Les 28 et 29 juin dernier, le Coolporteur Slowfood de Gap nous invitait à un événement vivifiant : Savoirs et Saveurs de Montagne, sur le superbe domaine de Charance dans les hauteurs de Gap.

Une belle occasion de s’échapper du périmètre locavore pour aller à la découverte gastronomique des produits locaux et italiens et des produits sentinelles des Alpes relayés par des ateliers du goût.

Comme par exemple, ce producteur de fromages d’alpage Amedeo Giorgio du Piémont qui explique ici l’histoire, le processus de fabrication et d’affinage du Castelmagno connu à la Cour du Roi de France.

Un fromage qui se bonifie dans le temps comme du bon vin, un affinage qui peut durer jusqu’à trois ans provocant naturellement l’apparition d’un bleu persillé à l’intérieur, estampillé Sentinelle des Alpes par Slowfood pour garantir aux quatre uniques producteurs une pérennité et une valeur ajoutée sur ce produit traditionnel.

Un détour chez Frédéric Soffiotti qui en valait vraiment la peine, un domaine qui remet sur pied à la force des bras une plantation d’oliviers centenaires de variété cailletier, pour produire deux types d’huile d’olive en AOP Nice : le cru Amandine, aux arômes d’amandes fraîches et de noisettes, et le cru Annette, aux arômes d’artichaut et de citron, et d’autres produits à base d’olive d’une qualité telle que vous les trouverez de l’épicerie au ... Japon.

Retour sur les produits locaux avec le Jardin des Hautes Terres où Anne Robichon fabrique des confitures, sirops et eau de rose (disponibles à l’épicerie) issus des 400 rosiers anciens à parfum qu’elle cultive dans sa roseraie visible ici dans le Champsaur à 1450 m d’altitude.

Découverte du Mollard, cépage endémique du terroir haut-alpin qui donne un vin d’une belle couleur grenat, aux arômes de fruits rouges mais aussi de poivre ou de vanille selon qu’on le goûte au Domaine Allemand (à l’origine de la ré-introduction du cépage) ou au Domaine Agostini avec le Petit Août (en vente à l’épicerie) issu de vielles vignes dans les deux cas.

Sans oublier les pâtes au petit épeautre et galettes de maïs englouties à même l’échoppe avec sans cesse la musique du verbe italien qui donne envie de replonger dans l’âge d’or de son cinéma... ou la mystérieuse boisson nommée Pomme givrée comme son créateur Philippe Rostain (et coolporteur de Gap) dont la dernière bouteille trône dans l’épicerie sans que l’on sache si l’on doit l’admirer ou la liquider d’un trait....

Et pour finir, en prévision d’un avenir gustatif toujours plus riche et coloré, qui explose les frontières des terroirs et de la gastronomie pour finir dans nos mains certes maculées mais propres et justes, défendant toujours et avant tout la qualité et le travail de l’artisan, le voyage prendra faim au Salon Internanional du Goût à Turin où pendant 5 jours de fin d’octobre, avec des producteurs, œnologues, cuisiniers, restaurateurs et amateurs du monde entier, on abordera la nourriture en tant qu’expression de la diversité culturelle.

A bientôt avec un compte-rendu plus palpable à l’épicerie ainsi qu’un projet d’événement en 2015 à Grenoble avec le coolporteur Slowfood de Gap.